Peter et Helen, couple de vampires quarantenaires, parents de deux adolescents, tentent de sauver les apparences d’une vie « normale » et se retrouvent pris au piège d’un quotidien sans surprises et sans saveurs, dans le décor bourgeois d’un paisible village britannique.
Luttant contre leur addiction au sang, ils ont fait vœu d’abstinence et cachent tant bien que mal la honteuse vérité, y compris à leurs propres enfants.
Lui, médecin, elle, femme au foyer, ils possèdent une jolie maison, entretiennent de bons rapports avec leurs voisins, s’efforcent d’avoir des activités sociales, essayant de coller au plus près du cliché de la famille de classe moyenne sans problèmes.
Vivant dans le déni, rongés par des frustrations exacerbées, ce fragile équilibre ne va pas tarder à voler en éclats. Un événement inattendu et la réapparition du frère de Peter dans leur vie vont faire tomber les masques, révéler les fêlures et les secrets de la famille Radley.
« Nous appartenons à la classe moyenne. Nous sommes britanniques. Nous avons le refoulement dans le sang. » témoigne un des personnages de Matt Haig. Entre roman fantastique, policier et chronique sociale, l’auteur transgresse les genres et utilise le thème du vampirisme comme métaphore. Sous couvert d’une trame fantastique, il prend la liberté d’explorer les dysfonctionnements de la famille moderne, et de traiter des problèmes de couple (l’adultère, la crise de la quarantaine, la perte de désir…) et ceux liés à l’adolescence (recherche d’identité, émancipation…).
« Vampires are the perfect metaphor for everything that puts pressure on family life, all the lusts and secret desires. » – Matt Haig
Bien qu’il comporte parfois quelques longueurs, il s’agit d’un roman à la fois sombre et drôle, dont l’écriture est fluide et les personnages attachants. Et au-delà, il donne une perspective intéressante car différente du roman de genre classique.
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Les Radley, de Matt Haig, paru aux éditions Albin Michel le 1er octobre 2010