Taga et MonsterBoy

Il y a des tas de personnages sympas dont on aime parler, qu’on aime promener sur un t-shirt ou sur un pantalon, voir même sur sa peau livide (oui, je prend rarement le soleil, alors ma peau est livide. Tout le monde n’a pas la chance de se faire payer des vacances à Cannes).

Bref, il existe des tas de petites créatures comme ça. On connaissait Emily Strange, ou encore Bela Valentin (bon, là c’est de la pub perso). Mais voilà arrivée (depuis quelques années tout de même, bravo la réactivité) TAGA la grande, TAGA la magnifique, TAGA la punko-crytpo-goth. Continue reading Taga et MonsterBoy

Agrippine

Pour en revenir à Julien Martinez, vous pouvez voir ses oeuvres à l’occasion de salons, d’expositions, en ce moment à Lyon, au Musée International de la miniature et prochainement, au festival de Cannes de la poupée ; et les acheter à Histoire d’un rêve à Bordeaux.

Agrippine est une de ses dernières oeuvres. Enfant-vampire ayant à peine l’âge de faire ses premiers pas, elle mesure 45 cm et vous pourrez l’inviter chez vous, moyennant la somme de 150€. [Lien direct->http://www.ozzdollsfactory.com/galerie.php?page=1&pId=424].

N’hésitez pas à explorer le reste du site : Aggripine fait pâle figure (ahah) comparée à d’autres oeuvres de la pouponnière, d’une inventivité, d’une étrangeté étonnantes, avec de la poésie où on ne s’attend pas forcément à la trouver.

Widget Morsure.net

Bon, c’est un peu la mode en ce moment, mais voilà, le vampire sait s’adapter à l’air du temps. Voilà donc une magnifique widget (faite en 5 minutes sur un site spécialisé) qui reprend tous les articles de ce site de référence immortel.

Pour afficher ce petit module sur votre site, copiez/collez le bout de code ci-dessous sur votre site/blog/forum/etc. :



Et vous obtiendrez ce magnifique widget tout beau tout chaud qui vous donnera en direct les dernières actualités et articles de votre site vampirique préféré. Alors vous attendez quoi ?

Dublin

Je pars dans 1 heure me ressourcer quelques jours à Dublin, patrie du Leprechaun, de [Bram Stoker->48] et d’Oscar Wilde.

Alors, je penserais à tous mes lecteurs en buvant une bonne guinness ce soir vers 10h.

Et je plaindrais tous ces cons de français pauvres qui ont voté [petite crotte->83] ce soir vers 11h. Non seulement ils sont pauvres mais en plus ils sont cons…

Pour l’occasion quelques citations sur cette très sale, vieille et pourtant si géniale ville (dirty old town).

When I die Dublin will be written in my heart.

James Joyce

Night fell clean and cold in Dublin, and wind moaned beyond my room as if a million pipes played the air.

Patricia Cornwell

Dublin university contains the cream of Ireland: Rich and thick.

Samuel Beckett

(et un jour, je vous raconterais comment je me suis fait chopper par les flics au Trinity College – et oui, l’université de [Bram Stoker->48], quelle honte Cyroul…)

Vampire Junction (Timmy Valentine I)

Folio enrichit sa bibliothèque argentée de la fameuse trilogie vampirique de S.P. Somtow

S. P. Somtow à 14 ans, qui ne s’appelait pas encore S.P. Somtow
S. P. Somtow à 14 ans, qui ne s’appelait pas encore S.P. Somtow

Folio enrichit sa bibliothèque argentée de la fameuse trilogie vampirique de S.P. Somtow (parue en poche précédemment chez J’ai lu), Timmy Valentine. Essentiel vampirique moderne s’il en est, jugez plutôt : il est au sommaire de VAMPIRES. Dracula et les siens, l’antho vampirique OMNIBUS présentée par Jean Marigny et ses copains vampirophiles (et ça, lecteur au longues dents qui débute dans le domaine littéraire vampirique, c’est un excellent tuyau, ce volume est ta Bible) et c’est déjà un indice. C’était donc l’occasion pour moi de m’y plonger enfin, dans un coin où on ne me voyait pas trop, vu qu’il est honteux de ne l’avoir jamais lu après toutes ces années à adorer la Grande Canine…

Timmy Valentine est une trilogie dont Vampire Junction est le premier volet. C’est aussi le roman qui rendit S.P. Somtow célèbre. C’est un auteur né en Thaïlande, comme on peut le lire sur ses traits (j’aime bien voir le visage des écrivains, c’est comme les inconnus dont il ne faut pas accepter les bonbons : la plupart du temps, ils ne paient pas de mine).

Le chanteur du groupe allemand Tokio Hotel
Le chanteur du groupe allemand Tokio Hotel

Timmy Valentine, nom qu’il se donne dans la période où se passe l’action principale du roman, est un enfant vampire de 12 ans, idole pop rock pour adolescents. Et là, je ne vais pas être sympa, je vais vous dire à qui je n’ai pu m’empêcher de l’identifier physiquement tout le long de ma lecture (ça vous poursuivra, j’espère, ghahaha) :

Mais bref, passons à l’histoire : Valentine est un vampire qui a plus de 2000 ans, il naquit à la nuit alors qu’on venait de le castrer, lui qui avait une voix extraordinaire, enfin qu’il la garde pour l’éternité. Au moment où commence le récit, il décide d’entreprendre une psychanalyse à l’aide de Carla, à laquelle il confiera, dans cette perspective, des épisodes de son passé : déportation à Auswitzch, victime de Gilles de Rais, spectateur d’un rituel satanique… ouaaaah, comme c’est original, me direz-vous.

Mais ça l’est, réellement. Ca ne le serait pas s’il se contentait d’une confession ricienne, cependant, il ne s’agit pas du tout de cela. Timmy n’est pas qu’un romantique dépressif, et Carla n’est pas un journaliste à la recherche d’un original : c’est une adepte de la psychanalyse jungienne et Timmy se prend pour un archétype. Il est une sorte d’égrégore (inconscient collectif, pour la version Jung) du côté obsur de l’humanité, la matérialisation de ses peurs, de ses sombres fantasmes, bref, du côté de l’ombre et c’est parce qu’il est un reflet, qu’il ne pourrait pas avoir de reflet. Rien de nouveau sous la lune. Oui, c’est vrai, c’est ce qui est entre les lignes de toute la littérature vampirique; combien de fois a-t-on, même, tenté de psychanalyser Stoker à travers son Dracula ? N’a-t-on pas répété ad nauseam que le comte représentait l’inavouable dans la psyché des autres personnages ? Que c’est ce qui expliquait pourquoi, dans le miroir, c’est soi qu’on voit, et pas le vampire qui devrait se renir à côté ? Oui, et Somtow a décidé de sortir cet aspect d’entre les lignes et d’en faire explicitement l’intrigue ! D’autres ont donné une voix au vampire, mais alors le vampire devenait humain psychologiquement, et finalement, on revenait au point de départ. Vampire Junction fait parler un archétype et se construit autour de la quête menée par cet archétype. Cela donne un résultat peu banal pour une histoire de vampires.

timmy valentineAu final, on ne sait pas réellement si Timmy a vécu les évènements historiques qu’il raconte, car c’est leur symbolique qui compte, il a pu en vivre des centaines d’autres au signifié équivalent, parce que l’humanité les a vécus et qu’il lui est inhérent. A côté de ça, l’autre intrigue, celle qui produit l’action, met en mouvement, fait se produire ce qui doit se produire, se rencontrer ce qui doit se rencontrer (à Vampire Junction, évidemment), est essentielle mais presque dérisoire.

Pour prévoir la suite, les deux prochains volets, je suppose qu’il me faudrait réviser Jung, mais il me semble que le triangle enfin assemblé animus / anima / ombre, il nous reste le long chemin de l’individuation…

Quelques mots sur Jung : Jung, c’est le fils désobéissant de Freud, qui à partir de la découverte de l’inconscient par Freud, va développer tout autre chose. Voici quelques thématiques auxquelles il s’intéressa et machins conceptuels qu’il a inventé :

  • Il a inventé l’inconscient collectif, qui est intimement lié à sa notion d’archétype. Les archétypes seraient des sortes de structures prêtes à remplir que se trimballe l’humanité peu ou proue depuis son origine, et où elle met des trucs différents selon sa culture, ses représentations…
  • Il a mené des recherches sur la synchronicité, qui est, en très très gros, une tentative de découvrir le fonctionnement du hasard. C’est intéressant par rapport au roman, dans la mesure où les destins des personnages y sont tissés pour que des rencontres aient lieu à certains moments précis, dans des circonstances précises. Somtow utilise le mot “karma”. Mais ce n’est pas exactement la même chose.
  • On peut noter aussi que Jung s’est intéressé à une certaine culture orientale, par exemple aux mandalas, et à des contes indiens. Or, une part de l’intrigue a lieu en Inde, dans Vampire Junction. Et pendant que je suis dans les recoupements à 2 balles, j’ajoute cette hypothèse tordue : de même que les mandala, le roman fonctionne en cercle (retour, à la fin, à la situation originelle) avec des motifs répétitifs (la fôret, par exemple, ou le fait qu’il est sous-entendu que les évènements auraient pu être échangés avec d’autres).

De l’autre côté du miroir, les confessions d’un vampire

Fabien de Montargy est un vampire qui va nous raconter sa vie, son oeuvre, et son histoire à travers un blog régulièrement mis à jour.

Né (à peu près) le 22 avril 1328, Fabien est un monstre, un vampire qui se cache au milieu des humains, ses proies.

Il a décidé de se dévoiler, un peu comme le fit [Lestat->22] il y a 22 ans (22 ans déjà, que le temps passe…) afin de protéger ses semblables et lui même de la menace humaine.

Mais laissons Fabien nous parler lui-même des raisons de la réalisation de [cette oeuvre littéraire->http://fabien.de-montargy.name/category/Echange] :
«Maintenant que j’ai (enfin!) appris à me servir d’un ordinateur, j’ai décidé, au mépris de la plus élémentaire prudence, de publier ce journal. C’est un pari risqué. Les chasseurs sont à l’affût de la moindre piste et eux aussi, ils emploient les technologies modernes. Qui sait? Peut-être êtes-vous l’un d’entre eux, en train de me lire en cet instant même, rêvant de m’éliminer sans autre forme de procès. Il y a seulement quelques années, j’aurais contraint au silence l’insensé qui aurait osé s’offrir une telle publicité et j’aurais discrédité ses écrits.

Mais les temps ont changé. La paranoïa sécuritaire qui se répand au sein de la société humaine nous menace indirectement, mais oh combien sûrement. Mes semblables prennent peur. Cette paix qui me tient tant à cœur, cet équilibre précaire, est plus que jamais menacé. Une nuit viendra où nous serons officiellement découverts, à moins que les plus agités des miens ne déclenchent auparavant la catastrophe en décidant d’asservir l’humanité par prévention. Alors, ce serait la fin de tout ce pour quoi je me suis battu des siècles durant.

C’est pourquoi j’ai créé ce journal et décidé de vous livrer le fond de mon cœur. Je prie d’arriver à vous faire comprendre que nous ne sommes pas vos ennemis. Nous n’aspirons qu’à vivre en paix. Puissé-je au moins, tel Shéhérazade, vous captiver suffisamment par mes récits pour vous dissuader d’attaquer, nuit après nuit…

Mais place à mon histoire.»

Alors, espérons que Fabien de Montargy vivra encore longtemps (il paraît que les vampires sont immortels, mais sait-on jamais)…

Bram Stoker’s Dracula

Avant les MMRPG de la mort qui tue en 3D et en advanced reality shadding même qu’on croirait que c’est dans la vraie vie, il y a eu autre chose.

Certes, c’était il y a longtemps, mais c’est grâce à eux que les jeux modernes ont existé.

Alors respectez ces ancêtres et venez [jouer au Dracula de Nintendo->http://nintendo8.com/game/178/bram_stoker’s_dracula/] !

Genre : Action-Aventure

Développeur : Psygnosis

Editeur : Sony Imagesoft

Vampire de Ropraz

La première oeuvre vampirique remarquable de cette année est sans doute le dernier roman en date de cet ancien prix Goncourt : Jacques Chessex.

vampire roprazRemarquable par la presse, la radio, la télé, pour commencer. Oui, forcément, un Goncourt, un roman racontant d’horrribles faits dans une pornographie de détails gore, des descriptions inflexibles, légistes, des sévices subis par des corps de presque fillettes que la mort faucha trop tôt-pas au goût de tout le monde. On se demande jusqu’à quel point Chessex n’aurait pas quelques fantasmes inavouables. Les medias se le demandent. Mais les media sont des cons.

Heureusement, ce petit roman (à peine plus d’une centaine de pages), mérite d’être remarqué par d’autres que ces rigolos. Nous, inconditionnels du mythe du vampire, par exemple.

C’est donc avec un sentiment partagé que je tendis la somme due à mon libraire pour acquérir ce livre dont, d’une part, on m’avait trop rabattue les oreilles pour que je n’ai pas envie de le bouder un peu, mais à propos duquel j’éprouvais une curiosité quant au traitement du mythe du vampire : parlait-on réellement dans ce roman de vampirisme, ou cela était-il une façon de dire “monstre” pour un être que la bonne morale juge inhumain ? Car ce livre s’annonce d’emblée comme n’appartenant pas au genre fantastique…

Jacques chessexEn 1903 à Ropraz, dans le Haut Jorat vaudois, la fille du juge de paix, la virginale Rosa, meurt à vingt ans d’une méningite. Dans l’hiver qui souffle, un promeneur trouve le couvercle du cercueil soulevé, le cadavre violé, la main gauche coupée net, le sexe mastiqué, le coeur disparu. Profanation. Horreur. Stupéfaction villageoise, crainte du diable, soupçons de vampirisme, ail et crucifix accrochés aux maisons pourtant protestantes… En avril de la même année, deux autres profanations atroces sont exécutées de manière semblable : à Carrouge, des gamins jouent à la balle avec la tête scalpée de Nadine ; à Ferlens, c’est la blanche Justine qu’on profane. Monte la rumeur, comme une houle : il faut un coupable pour des crimes qui rappellent à chacun la ‘crasse primitive’, les vices cachés ; les étreintes contre nature. Favez, un garçon de ferme un peu idiot aux yeux rougis, à l’épaule saillante, aux longues canines, qu’on a surpris à l’étable abusant des génisses, sera le coupable idéal. Il sera jugé et condamné, puis on perd sa trace après 1915. Lire l’Incipit sur le site de l’éditeur.

Loin de vous proposer une analyse de ce roman sous quelque angle que ce soit, je vous soumets simplement quelques points, quelques pistes :

Le “vampire” est de fait un nécrophile, comme vous pouvez vous en rendre compte dans le résumé. Bon, me dis-je à la premier page, je ne trouverai pas l’ombre d’un vampire. Je me trompais, car c’est de l’ombre surtout, que l’on trouve, des correspondances avec le mythe, du subtil plutôt que du patant.

Par de multiples aspects, le livre renoue, plus précisément avec l’époque Dracula : la parole est retirée au “vampire” (quelques décennies après l’avènement du vampire parlant, ça fait du bien de ne plus l’entendre tergiverser à la Louis de la Pointe du Lac, non ?), ce sont les autres qui parlent de lui, ce sont les autres qui cherchent et se cherchent en lui. Qui cherchent, parce qu’ils ne comprennent pas comment une “telle horreur” (Mais qu’est-ce qui est horrible finalement ? Les cadavres ne souffrent pas, aux dernières nouvelles… ce qui est horrible est le manque de respect et donc de peur, devant la mort. L’affront de la mort est une caractéristique du vampire, mais aussi sa mise au jour, son spectacle, le vampire fait voir ce qui doit être caché : le cadavre. Le vampire fantastique en étant lui-même un cadavre, le héros de ce livre en les sortant de leur tombe. est possible. Les psy passent d’ailleurs à côté, le faisant élargir une première fois : ils ne le croient pas coupable, ils ne comprennent pas à quel moment le vampire est né, où se situe la genèse. Comme pour Dracula, le mystère est jeté sur sa naissance en tant que monstre, que vampire. Pourtant, ils connaissent son histoire, les violences sexuelles subies dans son enfance, la misère, le manque d’éducation. C’est pourquoi en lui les habitants du village, au fond, se cherchent, cristallisent en lui leur culpabilité, la conscience qu’ils ont, de vivre dans un hameau consanguin, incestueux, malsain, primaire, obscur, violent, frustré. En lui ils veulent punir cela. On retrouve aussi un peu la population porteuse de superstitions de Dracula. D’autant plus qu’en réalité, jamais il n’est prouvé qu’il est coupable du viol des tombes. Mais ses yeux sont rouges, ses dents aiguës et c’est également ce qui participe à sa condamnation.

On note aussi une mystérieurse “dame blanche” qui vient rendre visite au monstre (au montré, au phénomène), plus vampire que le vampire, venue assouvir sur lui de pervers fantasmes.

Présence d’un asile psychiatrique où les médecins sont assez expérimentateurs, allusion à Dracula encore ?

Et la fin du livre, que je ne saurai interpréter, sinon qu’elle montre à quel point le “vampire de Ropraz” fut soumis au destin général plutôt qu’au sien propre. Il est un témoignage des autres plutôt que de lui-même. En cela peut-être la fin a-t-elle un sens. Et aventureusement, je me dis qu’ici encore il rejoint Dracula, ce titre qui peut être lu comme une épitaphe. Mais là, je ne peux en dire plus sans vous parler du dénouement.

Finalement, à la question de savoir si ce livre parle d’un vampire, je dois dire non, pas à mon sens. Mais est-ce que ce roman utilise et enrichit le mythe vampirique : mais oui ! Et comment ! C’est, j’espère qu’on s’en rendra compte, un futur incontournable de la littérature vampirique, une nouvelle façon d’énoncer le mythe, de le rendre pertinent pour évoquer notre monde rongé par la lumière crue de la science, assoiffé de sensationnel, éclairé par les media qui rendent les actes de violence une anecdote de comtoir nationale, et se sentant coupable. L’engouement médiatique à la curiosité au goût douteux pour ce livre prouve peut-être la justesse de cette mise à jour du mythe.