Charles Pierre Baudelaire – in. Les Fleurs du Mal
Toi qui, comme un coup de couteau.
Dans mon coeur plaintif est entrée;
Toi qui, forte comme un troupeau
De démons, vins, folle et parée,
De mon esprit humilié
Faire ton lit et ton domaine.
–Infâme à qui je suis lié
Comme le forçat à la chaîne,
Comme au jeu le joueur têtu,
Comme à la bouteille l’ivrogne,
Comme aux vermines la charogne,
–Maudite, maudite sois-tu!
J’ai prié le glaive rapide
De conquérir ma liberté,
Et j’ai dit au poison perfide
De secourir ma lâcheté.
Hélas! le poison et le glaive
M’ont pris en dédain et m’ont dit:
« Tu n’es pas digne qu’on t’enlève
A ton esclavage maudit,
Imbécile!–de son empire
Si nos efforts te délivraient,
Tes baisers ressusciteraient
Le cadavre de ton vampire! »
Ah Baudelaire :), comment ne pas être sensible à ses fleurs maladives ? Concernant la figure du vampire,on peut également noter, toujours dans le même recueil, les derniers vers du poème l'”Heautontimoroumenos” (terme étonnant qui étymologiquement désigne celui qui est son propre bourreau): “Je suis de mon coeur le vampire,/ Un de ces grands abandonnés/ Au rire éternel condamnés/ Et qui ne peuvent plus sourire !”
NB. Pour le texte intégral on pourra se reporter à : http://poesie.webnet.fr/poemes/France/baudelai/143.html
Ah Baudelaire :), comment ne pas être sensible à ses fleurs maladives ? Concernant la figure du vampire,on peut également noter, toujours dans le même recueil, les derniers vers du poème l'”Heautontimoroumenos” (terme étonnant qui étymologiquement désigne celui qui est son propre bourreau): “Je suis de mon coeur le vampire,/ Un de ces grands abandonnés/ Au rire éternel condamnés/ Et qui ne peuvent plus sourire !”
NB. Pour le texte intégral on pourra se reporter à : http://poesie.webnet.fr/poemes/France/baudelai/143.html