Fantastique !

Afin de réussir ma vie professionnelle future, et donc de ne pas devenir un raté familial, je dévorai Théophile Gautier, Maupassant, Baudelaire, Hugo, Verne (Jules), Vernes (Henri) et bien d’autres.

Seulement le bon sens culturel français revint en force : de Flaubert, il fallait lire Mme Bovary, surtout pas Salammbô !!

C’est peut-être à ce moment là que j’ai commencé à haïr le bon sens artistique et culturel français. Cette fameuse « exception culturelle » qui devrait nous protéger de l’uniformisation intellectuelle mondiale et qui peut dans certains cas nous scléroser, nous confinant dans notre snobisme franchouillard.

Depuis, je hais la plupart des intellectuels artistiques français. Ceux qui osent dire qu’il faut défendre à tout pris «l’exception culturelle française», quitte à brider certains genres artistiques trop populaires.

Je me souviens de ma prof de français de 4ème.

A l’époque, j’étais bon en français (je faisais moins de fautes qu’aujourd’hui), je lisais tranquillement Dune de Franck Herbert, après avoir terminé l’intégral de Rabelais (oui, en vieux françois, je ne m’en lasse d’ailleurs toujours pas). Bref, j’étais plutôt avancé côté Littérature. Des connaissances, et une immense envie de lire.

Cette prof – je m’en souviens comme si c’était hier- jeune mais qui paraissait vieille, cheveux noirs à frange, terminés en queue de cheval, robe bleue foncée jusqu’aux talons, chaussures noires plates, et socquettes blanches, une voix stridentes et le commentaire acerbe et sans pitié. Cette prof avait commencé l’année en essayant de me forcer à chanter l’oiseau bleu de Marie Myriam devant toute la classe.

Quelle abomination.

Nous étions – je le rappelle – en cours de français. Et c’était censé être de la poésie.
Et pourtant, au feu Baudelaire, Rimbaud, Poe, de Nerval et compagnie ! Trop complexes pour de petites têtes blondes qui ne sont pas encore autorisées à penser!!

Je suis donc sorti de cette expérience traumatisé et avec un joli zéro sur mon carnet de note.

Car pour cette prof, qui était « l’autorité », Marie Myriam et son piaf, c’était de l’art ! Et nous qui n’avions que 12 ans, nous n’avions pas à discuter !! De toutes façons ce n’était pas nous qui allions savoir ce qui était bien ou pas.

Et aujourd’hui, ça continue.

Le fantastique comme genre littéraire ou artistique est un sous genre en France. Il ne faut pas l’assimiler à un véritable « art », car ce serait contraire aux commandements des gardiens de la culture française. Ces sages immortels que personne ne connaît mais que personne d’un tant soit peu malin n’irait contredire…

Il ne s’agit plus là d’une prof de français planquée, mais de toute une institution (éditeurs, grand lecteurs et même certains libraires) qui s’auto-congratulent en refusant l’accès du fantastique à l’art.

L’argument essentiel étant que le fantastique se vend très bien et s’adapte même au cinéma grand public… Si c’est grand public, alors c’est pas de l’art…

Ce qui est très con avec ce raisonnement, c’est qu’on en arrive vite à encenser des merdes que personne ne lit et à critiquer gravement des œuvres qui font rêver des générations…

Mais Heureusement, Manou est arrivée…

Il existe des gens qui contredisent cela et [qui osent crier que le Fantastique->breve130] n’est pas un sous-genre.

[Manou->291] en fait partie.

Tel une alchimiste infernale, elle a disposé une superbe brochette d’écrivains, de peintres, d’illustrateurs, de sculpteurs à l’Atelier Z (dans le 17ème), a invité plein de monde et a arrosé tout ça avec beaucoup de champagne et de bon vin.

Et la fusion a fonctionné !

Alors y’aura-t-il echo dans la presse ? Le fantastique français va-t-il grimper dans l’opinion des « intellectuels » leaders d’opinion ? Je ne sais pas. Mais un petit pavé a été lancé dans la mare boueuse et stagnante de l’art.

Alors profitons en pour en être témoin et rencontrer tout ces auteurs fantastiques de fantastique. Le programme de la suite et la liste de tous les intervenants (dont [Fabienne Leloup->168] et [Ioanna Andreesco->61]) est disponible sur le site de Manou à cette adresse : [http://www.chintesco.com/actu.htm->http://www.chintesco.com/actu.htm].

Et peut-être qu’un jour le fantastique contemporain sera étudié en cours de français…

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