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Ravenloft

Devant le succès de ce scénario qui tranchait avec les donjons de base, et où les PJ risquait plus de descendre en niveau que de monter (en effet les Vampires d’AD&D sucent le Sang et les XP), les créateurs d’AD&D en on fait un univers indépendant sous forme de suppléments modifiant les règles d’AD&D baptisé Ravenloft, et ça bien avant Loft Story. Ravenloft a connu 3 éditions successives ce qui montre sont succès toujours renouvellé.

Le personnage de Strahd Von Zarovich assez unique en son genre s’est pourvu d’ailleurs de quelques romans biographiques (“I, Strahd” and “I, Strahd: The War with Azalin” de P.N. Elrod). Pour résumer : Strahd est le Seigneur de Barovia, il est agé de 389 ans. Il a porté le nom de Lord Vasseli von Holtz (pour les puristes ça). Et surtout c’est la copie conforme de Dracula.

A noter que White Wolf a réalisé en 2002 une adaptation Ravenloft au système D20, relançant encore une fois cette univers riche en mort-vivant. Comme quoi la Mort se porte toujours aussi bien.

Dracula RPG

Et bien en 1993 est sorti Dracula RPG, jeu de rôle inspiré du film inspiré du roman. Vous allez me dire, un jeu utilisant une licence, ce sont les pires. Mais au final, même si certains points du système de jeu peuvent paraître lourd, le jeu est plutôt dans la catégorie pas trop mal. Encore une fois vous avez la possibilité d’incarner les méchants suceurs de sang ou les gentils enfonceurs de pieu dans l’atmosphère de l’Angleterre Victorienne. Si au contraire de Cyroul, vous avez comme moi apprécié la beauté plastique du film et le traitement pas si nunuche que ça de la love story, c’est le genre d’ambiance qui pourrait vous plaire.

Seul problème, pour trouver un exemplaire de ce jeu, va falloir vous lever tôt, mais pour des Vampires, je vous le déconseille.

Vampire Hunter$

Il y en a pour tout les goûts, l’orientation du jeu étant clairement le massacre de toutes ces créatures surnaturelles ou non à coup de fusil M16 et d’armes de destruction non massive.

On fait dans le massacre au détail, nous Môssieur !

Mieux Vampyres que jamais…

A l’occasion de la sortie de Vampyres un livre de Laurent Courau sur les clans de vampyres à New York, certaines pensées viennent me chatouiller le thalamus.
Vampyres nous raconte le quotidien de ces jeunes un peu paumés, vivant dans des quartiers où Joe Star n’oserait pas mettre les pieds, et qui ont trouvé un équilibre, une voie qui leur permet de ne pas se perdre.

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Entretien avec Sire Cédric

Sire Cédric ressemble à un vampire, on ne peut le nier. Grand, beau, et pourvu de canines proéminentes, on peut l’apercevoir la nuit, glissant comme une ombre de rencontres aléatoires en surprises programmées.

Car Sire Cédric est comme ses livres. D’une douceur contemplative qui révèle une âme sombre et morbide. On le prendrait pour un ange si son regard ne trahissait ses démons intérieurs.

Afin de découvrir l’homme derrière l’auteur, voilà une petite série de questions (idiotes pour la plupart, c’est Cyroul qui les a écrites, ne l’oubliez pas) destinées à mieux cerner le personnage.

Alors vous voudrez bien excuser la lumière inexistante, le son pourri, les questions mal posées et les transitions nazes. Mais n’oubliez pas qu’on boit bien (et beaucoup) d’absinthe à la Cantada. Et l’absinthe, ça n’aide pas à faire de bons films (je cherche d’ailleurs toujours un mécène richissime pour m’acheter une caméra, un caméraman et un preneur de son)…

Les Chants de Maldoror

Isidore Ducasse, autoproclamé Comte de Lautréamont, est un poète maudit. Son œuvre majeure, Les Chants de Maldoror est passée inaperçue car trop anarchiste, trop immorale, trop antéchristique pour l’époque. Ce sera finalement André Breton et les surréalistes qui exalteront cette œuvre incomprise.

L’autre écrit de Lautréamont, ses Poésies, est une pathétique tentative de reconversion : face au scandale de ses Chants, qui a été étouffé en même temps que l’œuvre, Lautréamont se lance soudain dans la défense du Bien, de Dieu, et des valeurs les plus austères, allant même jusqu’à rejeter le romantisme.

Où est passé le poète décadent ? Fort heureusement, Monsieur Ducasse verra la mort l’année suivante.

Style

Parlons d’abord de la forme. Les Chants sont 6 parties composées de “strophes” écrites en prose.

En fait de poésie, Lautréamont mélange à la fois langage poétique et réflexions métaphysiques.

Du point de vue poétique, disons plutôt stylistique, quel génie ! Un style riche en images, plein de dérision (il s’amuse même parfois à se moquer de son propre style pompeux).

Du point de vue philosophique, les idées de Lautréamont, disons le tout de suite, sont dangereuses.

A quel degré y a-t-il adhéré, difficile à dire vu qu’il a tout renié deux ans plus tard : était-ce de la provocation irréfléchie ? Etait-il réellement ce dandy décadent ?

En tout cas, Lautréamont peint ici le mal dans tout ce qu’il y a de plus jouissif. On se délecte réellement des scènes de meurtres, viols, tortures, pédophilies…

Bref, vous l’aurez compris, c’est dangereux.

Si vous êtes quelqu’un d’instable, ne lisez pas ce livre ! Lautréamont y met à mal toute la morale, sans retenue. Il brise tous les tabous, affirme son homosexualité, ses pulsions de mort ou de sexe. Quelques années avant la psychanalyse, cet auteur laisse réellement exploser son inconscient, sans refoulement. Voilà pourquoi le livre fut occulté à sa sortie. Trop trash ! Dois-je en plus ajouter combien l’image de Dieu est bafouée, ridiculisée, réduite parfois à l’état d’animaux ?

Un défaut tout de même sur la forme : vous avez intérêt à vous accrocher, ce n’est pas facile à lire ! Son style est parfois soporifique, il s’en moque d’ailleurs ouvertement. Il est difficile de rentrer dans ce livre, surtout si vous y cherchez des vampires, car ce n’est pas le thème principal. En revanche nous avons ici affaire à de la vraie littérature !

Donc y a pas de vampires ?

Ce n’est pas ce que j’ai dit. Le vampire est un motif récurrent dans les Chants.

Maldoror est un être complexe, le définir comme vampire ce serait réducteur. C’est à la base un être humain. Seulement, un être humain qui ne refoule rien et accomplit avec plaisir meurtres et atteintes à la morale. Il ira jusqu’à combattre et vaincre Dieu, son pire ennemi après l’homme, sa race qu’il méprise. Un archange dit de Maldoror qu’il a sa place parmi les anges. De plus, Maldoror a le poétique pouvoir de métamorphose. Il se transforme en cygne à la fin, mais ce n’est pas la première fois qu’il change d’apparence. Alors, qui est cet être aux lèvres d’argent ? Hé bien Maldoror est peut-être plus qu’un être, un symbole de protestation, un instrument contre la morale et contre Dieu. Et ces motifs sont bien typiques du vampire, n’est-ce pas aussi son but ? Défier Dieu, semer le trouble chez les humains, mêler étroitement Eros et Thanatos ?

Si je ne vous ai pas convaincu…

Voici peut-être un passage qui montre Maldoror en plein viol d’enfant. Il s’y prend d’une manière qui vous sera familière !

On doit laisser pousser ses ongles pendant quinze jours. Oh! comme il est doux d’arracher brutalement de son lit un enfant qui n’a rien encore sur la lèvre supérieure, et, avec les yeux très-ouverts, de faire semblant de passer suavement la main sur son front, en inclinant en arrière ses beaux cheveux! Puis, tout à coup, au moment où il s’y attend le moins, d’enfoncer les ongles longs dans sa poitrine molle, de façon qu’il ne meure pas; car, s’il mourait, on n’aurait pas plus tard l’aspect de ses misères. Ensuite, on boit le sang en léchant les blessures; et, pendant ce temps, qui devrait durer autant que l’éternité dure, l’enfant pleure. Rien n’est si bon que son sang, extrait comme je viens de le dire, et tout chaud encore, si ce ne sont ses larmes, amères comme le sel. Homme, n’as-tu jamais goûté de ton sang, quand par hasard tu t’es coupé le doigt? Comme il est bon, n’est-ce pas; car, il n’a aucun goût. En outre, ne te souviens-tu pas d’avoir un jour, dans tes réflexions lugubres, porté la main, creusée au fond, sur ta figure maladive mouillée par ce qui tombait des yeux; laquelle main ensuite se dirigeait fatalement vers la bouche, qui puisait à longs traits, dans cette coupe, tremblante comme les dents de l’élève qui regarde obliquement celui qui est né pour l’oppresser, les larmes? Comme elles sont bonnes, n’est-ce pas; car, elles ont le goût du vinaigre. On dirait les larmes de celle qui aime le plus; mais, les larmes de l’enfant sont meilleures au palais. Lui, ne trahit pas, ne connaissant pas encore le mal: celle qui aime le plus trahit tôt ou tard… je le devine par analogie, quoique j’ignore ce que c’est que l’amitié, que l’amour (il est probable que je ne les accepterai jamais; du moins, de la part de la race humaine). Donc, puisque ton sang et tes larmes ne te dégoûtent pas, nourris-toi, nourris-toi avec confiance des larmes et du sang de l’adolescent. […] Adolescent, pardonne-moi. Une fois sortis de cette vie passagère, je veux que nous soyons entrelacés pendant l’éternité; ne former qu’un seul être, ma bouche collée à ta bouche. Même, de cette manière, ma punition ne sera pas complète. Alors, tu me déchireras, sans jamais t’arrêter, avec les dents et les ongles à la fois. Je parerai mon corps de guirlandes embaumées, pour cet holocauste expiatoire; et nous souffrirons tous les deux, moi, d’être déchiré, toi, de me déchirer… ma bouche collée à ta bouche.

Il y a donc du vampire en Maldoror. D’ailleurs, puisque Lautrémont est un poète, le vampire apparaît sous plusieurs métaphores assez intéressantes : le vampire est dépeint sous la forme d’un poulpe, d’une araignée…

Note : 7/10

Je vais mettre 7 parce qu’il est assez difficile de noter ce texte. Comment ne pas mettre plus à un texte aussi brillament écrit ? C’est une merveille. Cependant, le vampire n’y est qu’abordé, ce n’est qu’un motif de l’œuvre et non son thème, alors je dois me résoudre à cette note.

A noter, l’œuvre de Lautréamont est disponible en ligne sur Internet.

The Vampire de Kipling (1897)

Rudyard Kipling

Kipling est l’un des plus grands de la littérature anglaise. Pourtant on l’a souvent critiqué, l’accusant de glorifier un colonialisme destructeur.
Sauf que Kipling est quand même l’auteur (entre autres) du splendide livre de la jungle qui prouve simplement qu’il était en phase avec les bêtes mais aussi les hommes. Il est également l’auteur de If, l’un des plus beaux textes sur la condition adulte (j’en connais peu comme ça).

The Vampire quant à lui aurait été écrit après que Kipling ait découvert la superbe peinture de Philip Burne-Jones, The Vampire.

The vampire

vampire_kiplingA FOOL there was and he made his prayer
(Even as you and I!)
To a rag and a bone and a hank of hair
(We called her the woman who did not care),
But the fool he called her his lady fair
(Even as you and I!)
Oh the years we waste and the tears we waste
And the work of our head and hand,
Belong to the woman who did not know
(And now we know that she never could know)
And did not understand.

A fool there was and his goods he spent
(Even as you and I!)
Honor and faith and a sure intent
But a fool must follow his natural bent
(And it wasn’t the least what the lady meant),
(Even as you and I!)

Oh the toil we lost and the spoil we lost
And the excellent things we planned,
Belong to the woman who didn’t know why
(And now we know she never knew why)
And did not understand.
The fool we stripped to his foolish hide
(Even as you and I!)

Which she might have seen when she threw him aside—
(But it isn’t on record the lady tried)
So some of him lived but the most of him died—
(Even as you and I!)
And it isn’t the shame and it isn’t the blame
That stings like a white hot brand.
It’s coming to know that she never knew why
(Seeing at last she could never know why)
And never could understand.

La mort des avatars

Dans la vie réelle, j’adore ce principe. Une série de questions sur qui vous êtes vraiment, ce que vous aimez et détestez, etc. Le faire en public est casse-gueule. Car dévoiler vraiment qui l’on est toujours périlleux. Vos ennemis vous guettent, vos amis vous observent, et ceux que vous ne connaissez pas encore vous écoutent. On en peut donc que très peu mentir ou alors de façon subtile.

Par contre, l’hypocrisie de la transposition de ce principe sur internet me remplit de tristesse.

Car sur internet tout le monde est anonyme (ou croit l’être) grâce au pouvoir magique du pseudo. On voit ainsi des ados pré-pubères se faire passer pour des créatures de la nuit. Ou encore de jeunes coincées encore vierges s’imaginer des nuits de nymphomanes chroniques.

Un questionnaire classique :

| | Sur Internet | Dans la vie réelle |
| Pseudo | Déïdre le romantiste noir | Arthur Dugenoux |
| Age | 26 | 17 |
| Ce que j’apprécie le plus chez mes amis | Leur curiosité | J’ai pas d’amis, sinon je serais pas sur internet tout le temps |
| Mon principal défaut | Trop exigeant avec moi même | Tu parles, super lâche oui |
| Mon occupation préférée | Lire, écrire de la poésie | Jouer à ma PS2 |
| Quel serait mon plus grand malheur ? | Que la poésie disparaisse dans les rigueurs de notre société mercantile | Ne plus avoir de crédits pour envoyer des SMS sur mon portable |
| La qualité que je désire chez une femme | Gentillesse, attention, intelligence | Gros seins et qui couche tout de suite |
| Ce que je voudrais être | Chanteur de darkmetalindus ou vampire | Fonctionnaire pour ne pas me casser le cul |
| Le pays où je désirerais vivre | Au fond de L’Abysse la plus profonde que mon Esprit ait crée… | Là où ma maman me fait à manger et repasse mon linge |
| Mes auteurs favoris | Anne Rice est la meilleure | N’a lu qu’Anne Rice et des mangas… |
| Mes poètes préférés | Baudelaire parce que c’est le plus grand des poètes | N’a lu que « les fleurs du mal » à l’école |
| Mes héros dans la vie réelle | Sarah Michelle Gellard | Quelle vie réelle ? |
| Ce que je déteste par-dessus tout | Qu’on dise du mal de Marilyn Manson | Que ma mère entre dans ma chambre sans frapper |
| Le don de la nature que je voudrais avoir | Pouvoir sucer le sang | Pouvoir séduire les filles/garçons |
| Comment j’aimerais mourir | Empalé par des chasseuses de vampires | Mais je veux pas mourir avant d’avoir une relation sexuelle |
| Ma devise avant de sortir | Oh ma douce éternité, entends-tu l’appel de cette soirée ? | tu crois qu’il y a des meufs chaudes à cette teuf ? |

Le mal est fait. Et « Déïdre le romantiste noir » restera cet éternel romantique, aimant les vampires et le rock de MTV. Il le restera jusqu’au jour où Arthur Dugenoux quittera sa mère pour rentrer dans la vraie vie. Là, les obligations matérielles l’obligeront à se bouger les fesses, peut-être même qu’il se trouvera une nana. Et « Déïdre le romantiste noir » n’existera plus. Disparu dans le microcosme temporel d’internet. Il n’aura vécu que le temps de quelques posts sur un forum avant de s’éteindre à jamais.
Quelle tristesse.

C’est ainsi des milliers de pseudos qui meurent chaque jour aux quatre coins du monde. Alors, je dis : Halte au massacre des Pseudos ! !

Ces pseudos sont censés être vous. Arrêtez d’en changer tout le temps, vous allez devenir schizophrènes. Vous ne pouvez décemment vous appeler à la fois Krimson le noir, HaCkzEboY, et HotManPorn_Freddy dans la même soirée. Vous risquez vraiment d’avoir des problèmes… Etes-vous goth, hacker ou chaud de la bite ? Choisissez et assumez.

Car c’est bien ça le problème, assumer ! Dur d’assumer qui vous êtes, ce que vous aimez ou détestez. Car pour vivre dans la société, il vous faut des amis. Et vous pensez qu’en étant vous-même, vous n’aurez plus d’amis.

Idiots. C’est en étant vous-même que vous aurez de vrais amis. Et ça vous évitera de tuer de pauvres pseudos innocents qui ne vous ont rien fait.

Le pseudo Cyroul est le mien depuis bientôt 20 ans. Je n’en ai qu’un seul, alors je le garde, c’est ma propriété et celui qui veut me le piquer aura affaire à moi).